Fédération internationale de hockey sur glace

1990 : Cindy Curley

1990 : Cindy Curley

Curley et sa collection de buts, d’aides et de records

Publié 08.04.2013 11:21 GMT-4 | Auteur Andrew Podnieks
1990 : Cindy Curley
Curley était incorporée dans le temple de la gloire de Providence College Athlete en 2013.
La section concernant le Championnat mondial féminin du livre des records de l’IIHF mentionne Cindy Curley à plusieurs reprises.

Les 23 points qu’elle a récoltés dans la même édition du Championnat mondial, en 1990, sont un record. Ses 11 buts (à égalité) et ses 12 aides aussi. Sans oublier les neuf points qu’elle a récoltés en un seul match (5 buts, 4 aides contre la Norvège), ses cinq buts dans une même partie (à égalité), ses six points dans une période (4+2) et ses quatre buts dans une période (à égalité).

« Je suis étonnée que ces records tiennent toujours », dit-elle. « Je suis convaincue que quelqu’un les brisera bientôt parce que les bonnes joueuses ne manquent pas. Les joueuses actuelles sont fantastiques et le niveau de jeu est très élevé. J’ai été chanceuse parce que les joueuses de très haut niveau étaient peu nombreuses dans mon temps. »

Peut-être, mais en 1990, Curley était certainement une des meilleures joueuses. Elle avait 26 ans lors du Championnat mondial à Ottawa et elle était au sommet de son art. Mais c’est surtout grâce à son instinct incomparable qu’elle a permis aux États-Unis d’accéder à la finale.

« J’étais toujours juste assez intelligente pour parvenir à mes fins », dit-elle en riant. « Mes coéquipières étaient très talentueuses et je crois que j’avais un bon instinct. Mais je jouais avec de bonnes joueuses qui me servaient de beaux jeux sur un plateau d’argent. »

Ses louanges sont justifiées. En 1990, l’équipe comptait notamment dans ses rangs Cammi Granato, Lisa Brown, Sue Merz et Tina Cardinale.

L’histoire de Curley est semblable à celle des autres joueuses de son époque. « J’ai grandi dans une petite ville. Nous habitions en bordure d’un lac. L’été, nous faisions du ski nautique et l’hiver, tout le monde patinait, raconte-t-elle. Mes frères portaient des patins de hockey et je voulais les mêmes. Nous avons ensuite commencé à jouer au hockey. Mon père jouait à l’université. Mes frères ont joué. C’était normal que je joue aussi. »

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C’était le début d’une grande histoire d’amour avec le hockey et depuis, elle n’a jamais arrêté de s’entraîner et de jouer. Elle a continué à améliorer sa technique jusqu’à ce qu’elle entre à l’université. « J’ai joué au Providence College avec des joueuses fantastiques et j’ai ensuite été repêchée par USA Hockey qui mettait sur pied l’équipe nationale. Je n’étais pas prête à arrêter de patiner. J’ai joué dans une équipe à Assabet Valley au Connecticut et nous participions à des tournois nationaux. J’adorais les tournois, mais aussi la compétition et la camaraderie avec mes coéquipières. En 1987, on a rassemblé toutes les joueuses étoiles dans une même équipe. Nous avons été très chanceuses parce que les propriétaires de l’aréna d’Assabet nous ont permis de nous y entraîner et d’y jouer. »

C’est à l’université que Curley a donné ses premiers coups de patin sur la scène internationale. « USA Hockey a organisé des essais en vue du Championnat mondial de 1990 et celles qui ont été assez chanceuses pour être recrutées dans l’équipe ont joué dans des tournois. C’était fantastique. »

Elle conserve évidemment d’excellents souvenirs d’Ottawa, que ce soit des matchs et des partisans, mais aussi de l’existence même du tournoi. « L’atmosphère était géniale et le nombre de partisans était impressionnant. J’étais heureuse de participer au tournoi, d’être au Canada, un pays qui excelle en hockey, de représenter mon pays et de rencontrer des joueuses d’autres pays. »

Curley a été nommée à l’équipe des étoiles comme avant et elle est rentrée à la maison ravie. « Nous avons rapporté des épinglettes et je crois que les Suisses nous ont donné des montres Swatch. Je trahis mon âge, mais elles étaient vraiment populaires à l’époque », dit-elle en riant.

Quatre ans et deux Championnats mondiaux plus tard, Curley a pris sa retraite. « J’ai arrêté de jouer en 1994. J’ai subi une opération au genou et après, j’ai senti que ce que j’avais à apporter n’était plus suffisant. Je n’étais plus en mesure de jouer aussi bien que je l’aurais voulu ni comme j’aurais dû. »

Sa carrière dans le monde du hockey était cependant loin d’être terminée. « J’ai été entraîneuse d’une équipe de moins de 19 ans où les joueuses se préparaient à entrer à l’université. J’ai siégé au conseil d’administration de USA Hockey pendant dix ans et à celui du Comité olympique. Je voulais aider le sport à croître et redonner à la communauté parce que de nombreuses personnes m’ont aidée dans ma carrière. »

Curley est d’accord avec l’impression générale à propos de l’état actuel du jeu. Le développement du hockey partout dans le monde la rend optimiste, mais le fossé entre le Canada et les États-Unis et le reste de la compétition l’inquiète.

« Je crois que la possibilité d’obtenir une bourse de la NCAA dans un plus grand nombre d’universités joue un rôle important. Les athlètes peuvent ainsi obtenir une bonne éducation et continuer à jouer. Les Jeux olympiques sont également un facteur important. Et de façon générale, les athlètes sont meilleures parce qu’elles s’entraînent plus fort aujourd’hui. »

« C’est un peu stressant de savoir que le Canada et les États-Unis ont une telle longueur d’avance. Je suis membre du conseil d’administration du Comité olympique et je ne voudrais pas qu’on remette en question la pertinence de notre sport parce qu’il manque de compétition. J’espère que les pays trouveront le financement nécessaire, comme le fait USA Hockey, pour soutenir l’entraînement et le développement des athlètes. »

Plus il y aura de pays qui investiront dans le hockey, plus le sport se développera et le niveau de jeu général s’élèvera. Cela permettra aussi à la prochaine Cindy Curley de s’entraîner pour un jour battre son record de neuf points dans un match, ou à tout le moins, de l’égaliser.

 

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