Fédération internationale de hockey sur glace

Alexei Yashin dirige la Russie

Alexei Yashin dirige la Russie

Vedette de la LNH et champion du monde apporte l'expérience

Publié 28.03.2013 03:42 GMT-5 | Auteur Lucas Aykroyd
Alexei Yashin dirige la Russie
En tant que joueur, Alexei Yashin a remporté la médaille d’or au Championnat mondial junior et au Championnat mondial. Maintenant, à titre de directeur général de l’équipe féminine de Russie, il cherche à obtenir d’autres victoires à Ottawa et à Sotchi. Photo : Fédération de hockey sur glace de Russie
Même si l’on ne s’attend pas à ce que l’équipe féminine de Russie remporte la médaille d’or au Championnat mondial de hockey sur glace féminin, elle suscite quand même de grandes attentes.

L’année prochaine, la Russie sera l’hôte des Jeux olympiques, et, à titre de nouveau directeur général de l’équipe féminine, Alexei Yashin sait qu’une bonne performance sur la glace en Russie est un impératif.

Avec les Jeux de Sotchi se profilant à l’horizon, Alexei Yashin a accepté le poste en décembre, et ce fut un véritable changement de rythme pour l’ancien marqueur de la LNH et de la KHL. L’imposant joueur de centre a participé à 850 parties au cours de sa carrière dans la LNH avec les Sénateurs d’Ottawa et les Islanders de New York avant de terminer sa vie professionnelle aux côtés du Lokomotiv de Yaroslavl et des équipes SKA Saint-Pétersbourg et CSKA Moscou. Sa glorieuse carrière internationale comprend des médailles d’or remportées lors du Championnat mondial junior de 1992 et du Championnat mondial de 1993, de même que des médailles d’argent (1998) et de bronze (2002) aux Jeux olympiques.

Maintenant, sa tâche est de tirer le meilleur parti d’excellentes marqueuses comme Iya Gavrilova, Tatyana Burina et la capitaine Yekaterina Smolentseva, tout en espérant également que la gardienne de but Anna Prugova puisse être à la hauteur à Ottawa. En février, Yekaterina Smolentseva et Anna Prugova étaient membres de l’équipe Tornado Moscow Region, laquelle a remporté sa troisième coupe au Championnat européen féminin au cours des quatre dernières années.

Mais est-ce que cette lancée positive suffira pour permettre à la Russie de faire partie de la ronde de médailles contre des équipes très puissantes comme celles du Canada et des États-Unis? Il n’y a que 500 joueuses inscrites au hockey en Russie. Les Russes se sont classées sixièmes au Championnat mondial féminin l’an dernier, et n’ont gagné qu’une seule médaille à ce tournoi, remportant le bronze en 2001. Elles devront vaincre la Suède, l’Allemagne et la République tchèque qui, comme elles, font partie du groupe B à Ottawa.

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Alexei Yashin a tout lieu d’être encouragé par le fait qu’il bénéficie des conseils et du soutien de sources aussi diverses que Jennifer Botterill, la Canadienne maintenant à la retraite qui a été élue deux fois la joueuse la plus utile au Championnat mondial et qui fait partie de l’équipe grâce au Programme d’ambassadrices et de mentors de l’IIHF, ainsi que l’entraîneur de longue date de l’équipe masculine de Russie, le légendaire Vladimir Yurzinov.

Lucas Aykroyd, d’IIHF.com, a discuté récemment au téléphone avec Alexei Yashin, alors que l’homme de 39 ans était à sa résidence de New York.

Comment êtes-vous devenu le directeur général de l’équipe féminine de Russie?

J’ai communiqué avec l’équipe parce que j’étais pratiquement à la retraite et que je voulais trouver une occupation. C’est une bonne occasion, et je pense que je peux aider les joueuses grâce à mon expérience et mes connaissances. Je me suis présenté à la Fédération de hockey de la Russie, nous en avons discuté et avons décidé que c’était une bonne idée.

En tant que joueur, vous avez représenté votre pays pratiquement chaque année lors de compétitions internationales de 1992 à 2006. Qu’est-ce qui motive votre passion pour l’équipe de Russie?

En premier lieu, c’est mon pays. Ensuite, c’est toujours formidable que des athlètes russes représentent notre pays dans des compétitions, peu importe que ce soit l’équipe féminine ou masculine ou un autre sport. Mon rêve était de remporter l’or et je l’ai réalisé au Championnat mondial de 1993. C’est un cadeau. La Russie offre la possibilité de réaliser leurs rêves à un très grand nombre d’athlètes. Je suis donc l’un d’entre eux, et maintenant, parce que j’ai beaucoup de temps libre, je peux en quelque sorte aider mon pays à s’améliorer en ce qui a trait au hockey féminin.

Vous avez aidé les membres de l’équipe en améliorant l’organisation de leurs déplacements, en obtenant de nouveaux équipements et même en leur fournissant des vêtements à porter sur la route. Mais ce ne sont pas tous les directeurs généraux qui sautent en plus sur la glace avec ses joueuses pour améliorer leurs habiletés comme vous le faites.

Vous pouvez constater que les filles éprouvent un peu de difficulté sur le plan physique, et je peux les aider à améliorer un grand nombre de leurs habiletés. Notamment, les tirs au but. Notre équipe éprouve beaucoup de difficulté avec les tirs. Nous n’avons pas de grandes franc-tireuses au but. Mais je veux travailler avec elles afin qu’elles puissent grandement s’améliorer.

Je vais vous raconter une anecdote. J’observais les filles jouer et pratiquer, et nous parlions d’améliorer nos tirs au but. Une fille s’est approchée et m’a montré ses statistiques : elle avait compté 81 buts en 33 parties! Elle frôlait une moyenne de trois buts par partie. Je lui ai dit : « Mais qu’est-ce que je peux t’enseigner? » Je ne crois pas que je puisse lui montrer quoi que ce soit! [rires]

Dans la ligue russe, l’équipe n’est pas la plus puissante. Le meilleur niveau de hockey est probablement celui qui est joué dans les universités aux États-Unis. Un grand nombre de Canadiennes jouent également dans notre pays. Au sein de notre ligue russe, nous comptons quelques excellentes et puissantes équipes. Nous avons quelques joueuses de talent. Mais la ligue n’est pas très puissante. Une bonne joueuse peut donc parfois compter jusqu’à six ou sept buts au cours d’une partie.

Qu’est-ce qui vous plaît chez le nouvel entraîneur-chef de l’équipe, Mikhail Chekhanov, et ses assistants, Vladimir Malmygin et Yuri Novikov?

Leur plus grand avantage, c’est qu’ils savent comment travailler avec des femmes. Il est très important de créer un climat propice pour les entraînements. À titre d’entraîneur, vous devez vous améliorer à chaque entraînement, vous devez progresser. Les entraînements doivent être intenses et adéquats. Donc essentiellement, nous avons comme objectif de créer un climat propice et nous espérons que nous pourrons continuer à le faire.

Que dites-vous à ce groupe de femmes pour les préparer mentalement aux défis qu’elles devront relever en participant aux Jeux olympiques de Sotchi dans leur pays en 2014?

Au départ, je leur dirais de ne pas trop s’affoler ni s’emballer, car tout le monde leur accordera beaucoup d’attention : les partisans, le gouvernement, tout le monde en Russie. Elles subiront une énorme pression liée à l’obligation de réussir. Bref, je vais dire aux filles : « Peu importe le nombre de distractions, vous devez être concentrées sur le jeu et jouer une partie à la fois ».

C’est la même démarche que j’ai adoptée dans la LNH. Vous ne pouvez pas regarder tout au bout du chemin. Vous ne devez penser qu’à votre prochaine partie. C’est le secret de la réussite. À partir de ce moment-là, mon travail consiste à calmer tout le monde. J’ai vécu ce genre de situations. J’ai participé à trois Jeux olympiques. Je connais les distractions avec lesquelles vous êtes aux prises. Je veux m’assurer qu’elles sont prêtes à jouer. Beaucoup de choses peuvent survenir. Mais quand vous êtes prêts à saisir l’occasion, vous obtenez du succès. Vous vous préoccuperez ensuite des à-côtés.

Quels objectifs avez-vous fixés pour le Championnat mondial et les Jeux olympiques?

Remporter une médaille représenterait bien sûr une grande victoire. Vous réalisez que l’équipe du Canada et celle des États-Unis sont beaucoup plus puissantes que beaucoup d’autres équipes pour le moment. Mais je sais que le Championnat mondial et les Jeux olympiques sont imprévisibles. Si nous pouvons obtenir une médaille, ce serait formidable. Il est agréable de voir le fruit de son travail se transformer en médailles ou en coupes. Mais je serai des plus satisfaits si elles déploient tous leurs efforts.

 

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