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Que sera Sarah

Que sera Sarah

Le parcours d’Erickson vers le CMF a pris cinq ans

Publié 06.04.2013 12:41 GMT-4 | Auteur Andrew Podnieks
Que sera Sarah
Sarah Erickson s’est taillé une place au sein de l’équipe des É.-U. en 2013 en s’entraînant par elle-même. (Photo : Andre Ringuette/HHOF-IIHF Images)
S’il existe une difficulté inhérente au hockey féminin, c’est d’assurer le lien entre le programme junior, le tournoi des M18, et le Championnat mondial féminin.

Les joueuses qui sont excellentes à l’adolescence et assez habiles pour faire partie de l’équipe des moins de 18 ans ont souvent besoin de plusieurs années de plus pour se développer afin d’être prêtes pour le championnat mondial féminin. Alors la question fondamentale est : comment une joueuse peut-elle se développer et s’améliorer pendant ses années collégiales en vue d’accéder à la catégorie senior?

Une réponse à cette question se trouve dans la détermination de Sarah Erickson, une avant de l’équipe des États-Unis qui a remporté une médaille d’or au premier championnat mondial des moins de 18 ans à Calgary en 2008 et qui n’a participé à aucun tournoi majeur pour son pays depuis. Encore plus incroyable, elle n’était affiliée à aucune équipe proprement dite en 2012-13.

Alors, comment a-t-elle fait?

« Je me suis entraînée par moi-même », dit-elle à propos de sa percée improbable avec l’équipe senior. « Mes efforts ont été récompensés quand j’ai obtenu une place au sein de la formation. »

Pardon? Personne n’obtient une place au sein d’une équipe nationale en s’entraînant par soi-même!

Erickson a connu une carrière sensationnelle dans les rangs universitaires à l’Université du Minnesota, mais ses études terminées, elle croyait que s’en était fini de sa carrière au hockey.

« J’ai obtenu mon diplôme en mai 2012 et je me suis trouvé un emploi auprès d’une banque américaine », explique-t-elle. « J’étais prête à passer à autre chose, mais j’étais aussi triste parce que je m’étais vraiment amusée pendant ces quatre années." 

"Mon ami de cœur est entraîneur adjoint du programme masculin à l’Université du Wisconsin à Steven’s Point » explique-t-elle. « J’ai déménagé là avec lui et lorsque l’équipe féminine a appris la nouvelle, elle m’a demandé si je voulais être une de ses entraîneures adjointes. L’équipe évolue dans la Division III alors ce fut une belle aventure. J’ai quitté mon emploi après deux mois. Ma carrière à la banque a pris le bord! Le hockey passe toujours en premier. »  

Et au beau milieu de tout ça, elle a eu une autre surprise fort agréable quand USA Hockey lui a téléphoné. « Ils m’ont appelée l’été dernier pour savoir si je voulais participer aux essais de l’équipe senior en août. »

Elle a sauté sur l’occasion et une carrière qui semblait s’être arrêtée a repris son envol.

« Je me lève le matin et je m’entraîne », dit-elle. « Je vais au gymnase, je patine seule, je m’entraîne ensuite avec l’équipe ou je patine avec elle, puis je retourne au gymnase après l’entraînement. »

En 2012-13, Erickson était affiliée aux Whitecaps du Minnesota, une équipe qui avait remporté la Coupe Clarkson en 2010, mais qui ne fait plus partie de la Ligue de hockey féminin de l’Ouest (WWHL). Angela Ruggiero, Julie Chu et Jenny Potter faisaient partie de cette équipe.

« Maintenant, ça ressemble à une ligue improvisée », affirme Erickson. « Nous voulons revenir à la WWHL, mais je crois que ce sera un long processus. Pour l’instant, nous avons du plaisir à jouer contre des collèges lorsque c’est possible. Nous avons joué contre l’UMD, Bemidji State, Wisconsin. C’est une bonne façon de me dégourdir les jambes. »

La carrière universitaire d’Erickson a pris fin par un championnat national en 2012, mais sa première année a été aussi difficile que sa dernière a été couronnée de succès. « À ma première année, je n’étais pas la meilleure joueuse sur la glace. J’ai dû travailler très fort pour le devenir. »

Cependant, il n’y avait aucun doute que l’Université du Minnesota était l’endroit idéal pour elle. « J’ai visité beaucoup d’écoles », poursuit-elle, « et comme toutes les autres en pareille situation, j’avais plusieurs options intéressantes. Je devais trouver ce qui me convenait le mieux. Ce qui m’a sauté aux yeux, c’était l’équipe. Le personnel des entraîneurs était excellent et, évidemment, étant originaire du nord du Minnesota, jouer là avait toujours été un de mes objectifs. Je n’aurais pu passer quatre meilleures années. Je crois que la confiance en l’entraîneur est ce qu’il y a de plus important, et j’avais confiance en Brad Frost. Impossible de demander une meilleure équipe que celle que nous avions – sauf pour celle de celle année qui était assez incroyable. Gagner est la priorité, mais il est aussi question de former et de développer des gens et des joueuses. C’est une grande organisation. »    

Participer au camp l’automne dernier était un rêve devenu réalité pour Erickson, mais cela n’était pas tout à fait surprenant. Elle avait connu une belle carrière avec les Golden Gophers et son entraîneure chez les moins de 18 ans en 2008 était l’entraîneure-chef actuelle de l’équipe senior, Katey Stone, qui avait suivi son cheminement au fil des ans.

« C’est l’ironie du sort que Katey Stone ait été mon entraîneure en 2008 », a dit Erickson. « C’était la première saison pour les M18 – ce qui me fait sentir vieille en ce moment. Pendant mes quatre années à l’université, j’ai trouvé que j’avais fait d’énormes progrès. J’allais et je venais au sein du programme des États-Unis et maintenant je suis reconnaissante d’être ici. »    

Mais ce qui est encore plus impressionnant, c’est que six joueuses qui ont remporté la médaille d’or en 2008 avec les M18 sont ici à Ottawa s’étant taillé une place au sein de la formation à un an des Jeux de Sotchi.

« Elle a eu une belle carrière collégiale », insiste Stone. « Elle a beaucoup d’énergie et beaucoup de passion. Elle progresse bien. Nous espérons qu’elle va continuer de s’améliorer et de développer toutes les facettes de son jeu. Elle prend aussi bien soin d’elle à l’extérieur de la glace alors c’est une belle occasion pour elle ici. »

Erickson n’a participé qu’à un des trois premiers matchs de l’équipe, mais cela ne diminue pas son enthousiasme et n’entache en rien l’expérience.

« Que je joue un rôle important dans l’équipe ou que je ne joue pas, cela n’a pas d’importance », a dit Erickson témoignant de son bel esprit d’équipe. « C’est un honneur de représenter mon pays à un événement d’envergure comme celui-ci. Je suis contente d’être ici. »

Et l’entraîneure Stone d’ajouter : « C’est un gros ajustement (passer du collégial au CMF). Elle a bien joué aux Quatre Nations en Finlande. Nous voulons simplement voir ce dont elle est capable. C’est une jeune femme superbe, une fière compétitrice. Si elle reçoit la rondelle et qu’elle se trouve au bon endroit, elle va marquer. »

« Être entraîneure m’a beaucoup aidée dans mon jeu », a dit Erickson en parlant de sa nouvelle carrière. « Voir la façon dont les jeux se développent de l’arrière du banc, communiquer avec les joueuses, tout est si important. Puis je vais sur la glace et je patine avec elles à l’occasion. Les filles réagissent très bien à ma présence et elles me respectent comme entraîneure, même si j’ai presque le même âge qu’elles. »

Mais pour l’instant, Erickson est heureuse et concentrée sur sa tâche comme joueuse au sein de l’équipe des États-Unis, pour cette année et l’an prochain.

« Mon objectif depuis que j’ai environ 12 ans – comme toutes les autres –, c’est les Olympiques. C’est le point culminant du hockey féminin. Je vais travailler d’arrache-pied jusqu’à ce que j’y arrive! »

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