Fédération internationale de hockey sur glace

Retour en 1990 : Kari Berg

Retour en 1990 : Kari Berg

La gardienne de but norvégienne est entraîneuse et mère

Publié 03.04.2013 09:21 GMT-4 | Auteur Andrew Podnieks
Retour en 1990 : Kari Berg
La jeune Kari Berg, la gardienne de but à gauche, visitait une école de hockey à la Suède avec ses collègues du Manglerud Star.
La Norvège n’eut pas la partie facile sur la patinoire lors du Championnat mondial féminin de 1990.

Faisant partie du même groupe que la Finlande, la Suisse et les États-Unis en ronde préliminaire, l’état scandinave subit une cuisante défaite de 35-4, mais il réussit à vaincre l’Allemagne de l’Ouest 6-3, en route vers une sixième place au classement.

Une des deux gardiennes de la formation était Kari Berg. Elle était devant le filet au cours de la deuxième moitié du match qui les opposa aux États-Unis, ainsi que pour une durée semblable lorsqu’elles affrontèrent la Suisse. Ce fut finalement son seul concours à un championnat mondial, mais aujourd’hui, quelque 23 années plus tard, elle est plus active au sein du hockey norvégien qu’elle ne l’était il y a un quart de siècle.

« J’ai commencé à jouer à l’âge de 12 ou 13 ans, » explique-t-elle. « Je faisais partie de l’équipe des Stars de Manglerud, la meilleure équipe de la Norvège à l’époque; elle célèbre d’ailleurs son 100e anniversaire cette année! Notre entraîneur nous demanda qui voulait être gardienne de but, et j’ai pensé, pourquoi pas… et j’ai tenté ma chance. Au début, nous avons joué au bandy sur glace, pratiqué sur une patinoire de hockey. En fait, j’y ai joué pour l’équipe nationale, et nous étions les championnes norvégiennes de cette discipline dans les années 1980. »

Vers la fin des années 1980, plusieurs équipes féminines étaient actives en Norvège, et c’est à partir de ce bassin que furent choisies plusieurs joueuses de l’équipe nationale en compétition ici même à Ottawa. Elles se sont entraînées cinq ou six fois par semaine, et la plupart d’entre elles provenaient des deux équipes d’Oslo et de celles de Manglerud et de Valeranga. Aussi, des sessions intensives d’entraînement furent organisées pour former des entraîneurs afin qu’ils puissent évaluer lesquelles des joueuses norvégiennes étaient les plus talentueuses.

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« Nous nous sommes entraînées plusieurs fois par semaine et avons même joué des matchs contre des garçons U16, » explique-t-elle, « nous avons aussi joué dans des ligues féminines. Bien que nous nous entraînions presque tous les soirs de la semaine, c’était difficile, car les sessions d’entraînement de semaine étaient souvent tard le soir et tôt le matin les week-ends. »

Kari Berg conserve des souvenirs du tournoi d’Ottawa, dont le plus notable est d’avoir disputé un match contre les États-Unis s’étant soldé par un cruel revers de 17 à 0. Elle remplaça la gardienne partante Kari Fjellhammer, mais même à deux Kari, elles ne suffirent pas à contrer les redoutables attaquantes de l’équipe américaine.

« Je me souviens de notre surprise quand nous avons aperçu les chandails blanc et rose d’Équipe Canada » s’enthousiasme-t-elle. « Mais, mon souvenir le plus net est la joute disputée contre les États-Unis, car nous croyions vraiment former une meilleure équipe que çà! Kari Fjellhammer est maintenant entraîneuse pour le Jordal, la formation dont ma fille fait partie! Nous avons passé de bons moments à Ottawa; nous en avions aussi profité pour visiter l’ambassade norvégienne, et après le tournoi, plusieurs des filles s’étaient rendues en Floride pour des vacances. »

« Ça fait longtemps, mais je me souviens de l’atmosphère chaleureuse régnant à la patinoire et du grand nombre de spectateurs, ce qui était inhabituel pour nous. Nous avions aussi ressenti que l’on nous considérait avec sérieux dans ce tout premier Championnat mondial féminin, et ça, c’était unique. »

Berg a ramené à l’esprit plusieurs autres souvenirs, dont un ayant pris de l’importance avec le temps : « J’avais rapporté un chandail des Maple Leafs de Toronto marqué de mon numéro, le 20, et de mon prénom, Kari, indiqué au dos. Mon fils joue maintenant pour l’équipe du Skedso et il porte le numéro 20! »

Bien qu’elle ne s’en doutait pas à l’époque, ce championnat de 1990 fut le premier et le seul Championnat mondial auquel elle participa. « Après le tournoi au Canada, j’ai joué aux Championnats européens en 1991 en Tchécoslovaquie », se rappelle-t-elle. « La médaille de bronze nous a échappé aux mains du Danemark, 3-2. Ce fut mon dernier championnat. À ce moment-là, ça faisait déjà 10 ans que je jouais, dans deux sports d’hiver différents (le hockey et le bandy) et il était temps que je passe à autre chose! »

Pendant 15 années, le hockey ne fit plus partie de l’univers de Berg. Puis, en 1996, elle se maria à Nils Rogstad. Kari a travaillé comme gestionnaire du service à la clientèle d’Ingram Micro, et peu de temps après le couple heureux fonda sa famille.

En 1997, leur première fille, Ida Kristine, vit le jour et trois ans plus tard ils lui donnèrent un petit frère du nom d’Eirik. Un jour, alors que ce dernier avait six ans, il prononça une petite remarque qui allait changer le cours de la vie de Berg pour toujours. « Il est revenu de l’école et m’a demandé s’il pouvait se joindre à une ligue de hockey d’école dans une équipe du voisinage. Mes enfants ne savaient pas que j’avais déjà joué au hockey! À partir de ce jour-là, j’ai renoué avec le plaisir d’être active dans le hockey sur glace. »

Et puisque le hockey est une affaire de famille, Nils s’est aussi mis de la partie. « Mon mari n’avait jamais joué ni été actif dans le milieu du hockey avant qu’Eirik ne commence à jouer, » nous précise Kari. « Lorsque les deux enfants et moi nous sommes retrouvés à la patinoire, il a décidé d’aider l’équipe (Skedsmo) également, il agit maintenant comme gérant d’aréna! » Il travaille aussi pour une entreprise de technologie de l’information.

En 2000, Kari a commencé un emploi dans une agence de gestion de l’information du nom de Swets, mais son intérêt pour le hockey ne cessait de croître et de prendre de l’intensité. « J’ai travaillé comme monitrice pour l’école de patinage et de hockey et ensuite comme entraîneuse pour l’équipe de mon fils pendant quelques années. Puis, l’équipe Skedmo m’a demandé de mettre sur pied une équipe féminine. La même année, en 2009, la NIHF (la Fédération norvégienne de hockey sur glace) m’a aussi demandé de travailler à la Journée du hockey féminin. Je ne pouvais pas refuser cette invitation. »

Ma participation initiale auprès de la Journée du hockey féminin a pris de plus en plus d’ampleur. « En plus de mon emploi à temps plein, j’ai travaillé pour la NIHF pour la Journée du hockey féminin, en faisant la promotion du hockey féminin et en me rendant chez les différentes équipes en Norvège. Maintenant, je visite une dizaine de ces clubs annuellement. J’organise aussi le seul tournoi féminin des M11 – M14, et je suis aussi entraîneuse pour l’équipe du district Akershus des M13 – M18 (nous avons remporté le bronze cette année!). J’ai obtenu ma certification des niveaux I et II offerte par la NIHF et maintenant, je peux exercer en tant qu’entraîneuse dans les camps d’élite féminins. »

Kari Berg a créé un site Web, le www.jentehockeydagen.node même qu’une page Facebook au http://www.facebook.com/#!/jentehockeydagen et ses deux enfants continuent de jouer au hockey. Eirik est gardien de but, alors qu’Ida Kristine joue maintenant pour la meilleure division de la Norvège et au sein d’une équipe masculine de moins de 14 ans. Elle a aussi participé à deux reprises aux camps de perfectionnement de l’IIHF à Vierumaki en Finlande ainsi qu’à des Symposiums sur le hockey chez les jeunes, des camps de hockey féminin et des camps de l’élite. Elle est membre du conseil d’administration de l’organisme de promotion du hockey féminin du district d’Akershus.

Quant aux souvenirs de l’équipe de 1990, la mémoire ne s’estompe pas ni les amitiés qu’elle a su lier avec ses coéquipières, partie intégrante de la culture du hockey.

« J’ai encore plusieurs amies venant du milieu du hockey féminin », nous précise-t-elle. « En décembre dernier, nous nous sommes réunies, l’équipe de Valerenga, et en janvier j’ai retrouvé de 15 à 20 joueuses de différentes équipes. C’était super! Kari Fjellhammer, l’autre gardienne de but de 1990, est entraîneuse auprès de ma fille à Jordal et fait un travail extraordinaire avec les toutes jeunes filles. De plus, une autre de mes coéquipières, Marit Larssen, est encore une des meilleures amies et nous nous voyons souvent. Une autre coéquipière, Lena Bergersen, travaille avec moi chez Swets, où j’ai mon emploi à temps plein! Elle a deux fils, un de 11 ans et l’autre de 17 ans, et tous deux jouent pour le Star de Manglerud. »

Maintenant jeune de ses 47 ans, Berg Rogstad se sent comblée dans tous les aspects de sa vie. Elle aime son travail, elle a deux enfants et un mari affectueux, et elle est vraiment active dans le milieu du hockey. « J’ai maintenant mon certificat d’entraînement des niveaux I et II », explique-t-elle. « Je pense que c’est ce que ça me prenait, mais je n’ai pas d’ambition pour l’entraînement sur la scène nationale. J’aime travailler auprès des jeunes filles et me rendre à leurs clubs partout en Norvège à l’occasion de la Journée du hockey féminin et faire la promotion du formidable sport qu’est le hockey sur glace! »

 

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