Fédération internationale de hockey sur glace

Zorn passe à l’histoire

Zorn passe à l’histoire

La meilleure jeune gardienne de but de l’Allemagne est devenue la meilleure marqueuse de l’équipe

Publié 26.03.2013 12:48 GMT-5 | Auteur Andrew Podnieks
Zorn passe à l’histoire
Julia Zorn, meilleure joueuse d’avant de l’Allemagne au Championnat mondial de hockey sur glace féminin 2012 de l’IIHF, a commencé sa carrière en hockey entre les poteaux. Photo : André Ringuette/ HHOF-IIHF Images
Pour être au sommet un athlète doit avoir réussi un exploit que de nombreux autres ne peuvent réaliser. Julia Zorn était une excellente gardienne de but puis elle est devenue une excellente patineuse.

Fait incroyable, Julia Zorn était la gardienne de but numéro un de l’Allemagne lors du premier Championnat mondial féminin des moins de 18 ans, à Calgary en 2008. Un an plus tard, elle a mis ses jambières de côté et s’est transformée en patineuse. Au Championnat mondial de hockey sur glace féminin 2012 de l’IIHF à Burlington au Vermont, Julia Zorn fut la meilleure marqueuse de son équipe en comptant quatre buts en cinq parties.

En réalité, elle a compté quatre des onze buts de l’équipe. Seulement cinq autres joueuses ont compté un plus grand nombre de buts que Julia Zorn pendant le tournoi.

En 2008, Julia Zorn a été devant dans les buts, mis à part 25 minutes, lors de toutes les parties disputées par l’Allemagne, compilant une fiche de 3-2 et n’ayant accordé en moyenne que 2,61 buts au sein d’une équipe qui s’est classée cinquième.

« J’ai commencé à patiner à l’âge de six ans à New Munich, nous a confié Julia Zorn, et l’ami avec lequel j’ai grandi jouait au hockey. J’ai trois frères aînés qui ne jouent pas au hockey. Mais je voulais également pratiquer le soccer. Ma mère m’a donné son accord pour que je joue hockey. Elle pensait que j’allais abandonner après une saison! »

Julia Zorn n’a pas abandonné. Elle est plutôt tombée en amour avec le sport. Mais un cadeau inattendu a modifié ses aspirations de tireuse au but en gardienne de but.

« Au début, j’ai dû apprendre à patiner, explique-t-elle. J’ai commencé comme gardienne de but à sept ans. Mon entraîneur m’a offert en cadeau un bâton de gardien de but, donc ensuite je voulais être gardienne de but. J’ai porté des patins souples de joueurs pendant les trois premières années, je n’ai chaussé des patins de gardienne de but qu’à l’âge de dix ans. »

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Bien sûr, le hockey mineur permet aux enfants d’apprendre les bases du jeu. Julia Zorn a continué de jouer puis a décidé de consacrer tous ses temps libres au hockey.

« Quand je suis entrée à l’école secondaire, où je n’avais pas beaucoup de temps à moi, j’ai dû décider si je voulais jouer sérieusement au hockey ou non. J’ai décidé de m’engager et mes parents m’ont grandement appuyée. Ils me conduisaient partout. À l’âge de 12 ans, je savais que je voulais vraiment jouer et continuer à progresser. »

Dans l’univers du hockey, le programme de hockey féminin allemand est un très petit monde, le talent de Julia Zorn est donc devenu rapidement manifeste pour l’équipe nationale.

« À l’âge de 13 ans, j’ai commencé à jouer avec des femmes, explique-t-elle. J’avais toujours été gardienne de but jusqu’alors. Mon entraîneur de l’équipe nationale – il connaît tout le monde, car le nombre de joueuses n’est pas très élevé en Allemagne – m’a invitée au camp, et c’est ainsi qu’a débuté ma participation au programme national. »

À 17 ans, Julia Zorn est repêchée dans l’équipe des moins de 18 ans et elle est la gardienne de but partante tout au long du tournoi de 2008. « J’étais devant le filet au début de chaque partie, même quand on a joué contre le Canada, confie-t-elle avec fierté, mais j’ai laissé passer sept buts et l’entraîneur m’a retirée du but pendant quelques minutes, mais j’y suis retournée. »

La partie s’est terminée par un pointage de 10 à 1 en faveur du Canada, et si l’on ne tient pas compte des statistiques de cette partie, Julia Zorn n’a accordé que cinq buts dans les quatre autres parties complètes où elle a joué.

Donc, que s’est-il passé de 2008 à 2012? Pourquoi une jeune gardienne de but prometteuse, dotée de talent et à qui l’on offre de nombreuses possibilités abandonne-t-elle la zone de but?

« Quand nous avions ces pratiques récréatives, explique-t-elle, je voulais toujours patiner. Je maniais constamment le bâton dans mes temps libres parce que c’est amusant. Mes amis et moi jouions au hockey de rue, et j’étais toujours la tireuse au but et non pas la gardienne de but. Puis, j’ai eu une blessure au pied et je ne pouvais pas garder le but parce que l’exécution des mouvements était difficile. Mon entraîneur m’a lors suggéré de commencer simplement à patiner pour me remettre en forme et revenir sur la glace parce qu’il savait que je pouvais patiner. J’en ai éprouvé un tel plaisir que j’ai décidé de devenir “patineuse”. C’était au cours de la saison 2008-2009. »

La transformation a donc commencé. L’Allemagne jouait au sein de la Division I lors du mondial féminin de 2009, et Julia Zorn a participé aux cinq parties, obtenant une mention d’aide. L’année suivante était une année olympique, mais en 2011, toujours dans la Division I, Julia Zorn a compté un but et obtenu une mention d’aide, aidant l’équipe à se hisser en tête du groupe et à obtenir le droit de faire partie du meilleur bassin de joueuses pour le championnat de cette année.

La transformation était complète, mais ce fut tout un processus.

« J’ai dû acquérir beaucoup de connaissances », explique Julia Zorn. « Par exemple, la façon de patiner est totalement différente. J’ai dû tout apprendre de ce qu’il faut faire en zone offensive, en zone défensive, mais mon entraîneur a facilité les choses pour moi. Il m’a beaucoup aidée. »

À Burlington, Julia Zorn était une joueuse clé de l’équipe d’Allemagne. Elle a compté le but gagnant lors de la première partie de l’équipe, une victoire de 3-2 contre la Suisse. Lors de la première partie de la ronde de relégation contre la Slovaquie, c’est le but compté par Julia Zorn en deuxième période qui a égalisé le pointage et finalement mené aux tirs de barrage. Au cours de la deuxième partie de la ronde de relégation, elle a ouvert très tôt le pointage avec un but en désavantage numérique et a permis à son équipe de remporter la victoire par le compte de 3 à 1 et de gagner le voyage à Ottawa en 2013.

Maintenant qu’elle a quitté la zone de but, elle n’a aucune envie de revenir en arrière.

« Je choisirai toujours d’être une patineuse », admet-elle. « C’est plus plaisant, peut être en raison de la façon dont se déroulent les parties au sein de la ligue féminine de l’Allemagne. Quand j’étais gardienne de but, mon équipe était puissante, et parfois nous remportions des parties au compte de 16-0, je me tenais donc devant les buts pendant une heure à ne rien faire. »

Mais si l’Allemagne doit absolument se trouver une autre gardienne de but dans un court délai, l’équipe peut toujours compter sur sa meilleure marqueuse. Julia Zorn est talentueuse à ce point.

 

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